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Histoire



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Crèche equal université lyon

1970: création de l'association

En 1970, les étudiants parents constataient un manque cruel de places en crèche, déjà à l'époque !!!) et l'impossibilité de poursuivre leurs études. Des étudiants de la Fac de Lettres constituent l'Association CAEL7 (Centre d'Activités des Enfants de Lyon 7ème) Ses statuts sont approuvés le 13 mars 1970 et publiés au journal officiel le 10 février 1971. Son but, dans la lignée des actions menées à Paris, est la création d'une halte-garderie à l'Université. Les principes du CAEL7 devaient être les suivants : - Ouverture aux enfants de 3 mois à 5 ans - Ouverture aux enfants du quartier - Encadrement mixte - Refus d'une hiérarchie du personnel - Intervention des parents - Education par centre d'intérêt - Horaires libres et ouverture sans interruption de 7h à 19h - Pédagogie non-directive et apprentissage de la vie collective













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L'inauguration officielle a lieu le 12 octobre 1996...

13 octobre 1996 (Le Progrès)
PARILLY Une crèche bien couvée Sous les auspices de la ville de Bron, de l'université Lumière et de la Société des courses de Lyon, la crèche/halte-garderie de l'Hippodrome de Bron-Parilly a été inaugurée vendredi soir C'est une première en France, qui ravira les bébés de Bron. Que leurs parents habitent la ville, qu'ils étudient ou enseignent à l'université Lumière ou qu'ils travaillent à l'hippodrome,tous pourront profiter de la nouvelle crèche halte-garderie, puisque ce sont ces trois institutions qui se sont unies pour donner naissance à ce nouvel espace d'accueil pour les enfants, au cœur même de l'Hippodrome de Parilly. C'est en effet la première fois qu'une crèche accueille ainsi une population enfantine mixte, venant d'une université et d'une commune. Et l'opération n'a pas été simple a mettre en place, comme l'a rappelé Monique Perellon, adjointe au maire de Bron, chargée de la petite enfance : Nous avons mis un peu de temps pour élaborer le projet mais chacun des partenaires n'a eu pour objectif qu'un meilleur accueil des enfants… À l'origine de cette crèche, un besoin croisé de la ville - qui ne pouvait accueillir tous ses bambins dans les crèches locales –et de la fac, dont «l'historique » crèche du quai Claude Bernard avait été fermée. À cette double nécessité s'ajoutait le désir de la Société des Courses de Lyon, d'utiliser au mieux la structure d'accueil qu'elle avait mise en place pour les enfants de ses employés et de ses parieurs. Ce centre de loisirs n'était occupé que quelques journées dans le mois, alors qu'il disposait d'un site idéal, au cœur du parc de Parilly, avec les chevaux de l'hippodrome mais aussi des lapins, oiseaux et autres écureuils qui gambadent dans cet espace naturel... Bercement latéral… Claude Gindre, président de la Société des courses de Lyon a ainsi mis a disposition de la ville cette maison ronde de 250 m2, son jardin et des jeux extérieurs. Un nouveau contrat-enfance signé entre Bron et la Caisse d'allocations familiales, a permis l'aménagement et l'utilisation de ce local. La ville a investi 235 000 F, la CAF 290 000F et l'université 175 000 F pour réaménager le site. C'est une association baptisée Equal (Enfants des quartiers et des universités de l'agglomération lyonnaise) qui a été chargée de la gestion de l'équipement. Equal a choisi d'appliquer une stricte parité homme/femme quant au personnel éducatif. Encore une première sur la région, tout comme les lits à bercement latéral spécialement fabriqués à la demande de l'association, qui permettent de bercer les bambins dans les meilleures conditions. Vendredi en fin de journée, Jean-Jack Queyranne, maire de Bron (mais aussi enseignant à l'université...), Bruno Gelas, président de l'université et Claude Gindre ont officiellement inauguré cette structure,qui fonctionne depuis début septembre. Bruno Gelas a ainsi rappelé sa volonté d’ouvrir le campus sur la ville et s’est déclaré enchanté de voir cette crèche accueillir « les plus jeunes de nos étudiants... » T.M.













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1996 : Le déménagement!

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9 mai 1996 (Le Figaro)
Déplacement de la crèche de Lyon Il.
L'université du 1er âge
L'après soixante-huit avait permis aux étudiants de déposer les couffins à l'entrée des amphis. Depuis, les universités récupèrent tout ce qui ressemble à un mètre carré aménageable et la crèche de Lyon II doit quitter le campus, fin juin.
Pendant que les uns collectionnaient les partiels, les autres travaillaient à temps partiel et les bébés avaient de même droit à une garderie à options. Tel a été, vingt-cinq années durant et avec un succès sanitaire, pédagogique et financier jamais démenti, le fonctionnement de la crèche de l’Université Lyon Il sur le quai Claude Bernard. Unique en son genre dans la ville, l'endroit connaît d'impressionnantes listes d'attente alors que peu d'institutions sur son modèle subsistent en France. Strasbourg, Caen, Toulouse se sont donné les moyens de conserver leurs crèches universitaires, Lyon donne un coup d'arrêt à la formule actuelle et transporte à Bron, hors campus et dans une structure non réservée aux étudiants, quelques-uns des berceaux du quai. La raison officiellement invoquée est le manque de surfaces disponibles pour un nombre d'étudiants en constante augmentation et en panne de salles de travail. Dans ce contexte et en attendant que le jeu de chaises musicales fonctionne entre Lyon Il, Lyon III et la Manufacture, les 90m2 des bébés intellos étaient décidément trop convoités pour continuer à abriter des chevaux à bascule. La position était devenue intenable et la crèche faisait partie des arguments que se renvoyaient la Ville et l'Université dès qu'il était question de pousser les murs. Avant de se résoudre à l'exil brondillant, d'autres solutions ont pourtant été explorées, du financement par l'Université de places dans les crèches dans le 7ème arrondissement, jusqu'à la demande de locaux nouveaux et municipaux. Dans le premier cas, les habitants du quartier n'avaient aucune envie de perdre des privilèges durement acquis et allaient se perdre de fait les souplesses horaires adaptées aux emplois du temps des étudiants. Dans le second, la ville de Lyon, si elle cédait, craignait d'être submergée par les demandes d'autres écoles, d'autres associations en quête de points de chute. C’est donc à Bron, avec un financement partagé par les allocations familiales, la ville de Bron, les parents, l'Université et dans des locaux appartenant à la Société des champs de courses de l'hippodrome de Parilly, que s'ouvrira le 2 septembre prochain une structure de 24 places, dont 12 réservées aux étudiants et au personnel de l'Université. Soit une perte de 6 places à temps plein pour ces derniers et un fonctionnement à réinventer pour les salariés du quai qui tous ont accepté la mutation. Ce qui, bien évidemment, n'est pas le cas des bébés: sur quarante enfants gardés à temps partiel, deux seulement feront le voyage. À défaut des chiffres, l'esprit et la lettre sont pourtant préservés. À plein, mi ou tiers de temps, les bébés des années fac seront toujours gardés, tandis qu'un groupe de pilotage se charge de la poursuite des négociations pour que, dans les mois à venir, une autre solution soit trouvée à proximité du quai Claude- Bernard. On dit le nouveau président de Lyon II, Bruno Gelas, favorable à l'étude de cette implantation. Est-ce au point de surseoir à l'échéance de fermeture de la crèche du quai? Les parents étudiants et le personnel de la fac concernés par le sujet l'espèrent. S.B.













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C'est la fin d'une lutte, mais le prolongement d'un état d'esprit propre à l'association qui a su garder ses principes de départ, en fêtant le 14 juin 1997 ses 25 ans d'existence ...

14 juin 1997 (Le Progrès)
CRÈCHE DE LYON II
25 ans et toutes ses dents
Née d'une initiative de parents-étudiants du campus universitaire Lyon II des quais du Rhône en 1972, l'Association Equal et sa crèche fête aujourd'hui à Bron ses 25 ans d'existence Les Associations sont souvent éphémères, l'enthousiasme et les idéaux d'origine se heurtant aux dures réalités pratiques ou aux ambitions ou désirs contradictoires. Ce n'est pas le cas de l'Association Equal qui a su à la fois évoluer et préserver l'esprit qui prévalait lors de sa création. C'est dans une ambiance et une effervescence toute «post soixante-huitarde» qu'un groupe d'étudiants se démène pour créer une crèche dans les locaux de l'université. Une association se constitue et une sorte de crèche «sauvage» s'ouvre aux enfants des étudiants, des professeurs et du personnel administratif. L'Association est reconnue en 1972 et la crèche reçoit dès lors un soutient financier de la Caisse d'Allocation Parentale (sic) et de la ville de Lyon. En 1996, étant de venue par trop à l'étroit dans ses propres locaux, l'université désire récupérer ceux qu'elle laissait à disposition de la crèche. Celle-ci doit donc déménager. Un terrain d'entente est assez rapidement trouvé entre la commune de Bron dont la capacité de place de crèche est insuffisante, la Société des Courses qui est à la recherche d'une structure de garde d'enfant pendant la durée des courses sur l'hippodrome et l'Association Equal en panne de locaux. La «délocalisation» de la crèche est effective en septembre 1996, la Société des Courses ayant accepté de mettre à la disposition de l'association un bâtiment qui sera profondément rénové et aménagé selon le souhait de ses membres. La participation de la commune de Bron est financière et permet à des enfants dont les parents ne font pas partie de l'université d'avoir accès à la crèche. Ainsi, l'histoire peut se poursuivre dans de bonnes et saines conditions. Il est d'ailleurs intéressant de constater que, non seulement les crèches universitaires sont très rares en France mais encore que celle de l'Association Equal est l'unique a être à la fois universitaire et ouverte à des enfants extérieur à l'université (le rapport des deux provenances à été fixé à 50-50). Ouverte aux enfants de 3 mois à 3 ans, la crèche a une capacité correspondant à 24 places temps-plein, ce qui signifie qu'elle en accueille à peu près le double car les durées de présence se font à la carte. Certains enfants ne viennent qu'à mi-temps, d'autres pour un certain nombre de journées ou demi-journées par semaine. L'originalité du lieu est évidente à plus d'un titre. Au départ inspirée par ce qui se faisait en Allemagne et dans les pays scandinaves (crèches ouvertes sur l'extérieur et la vie de quartier, décloisonnées à l'intérieur, associant les parents à la vie quotidienne et à l'organisation), l'association a réussi à maintenir l'esprit qui l'avait fait naître. Une rapide visite à la crèche peut sans peine le confirmer. Le lieu est aéré et ouvert, à la fois sur l'extérieur grâce à de grandes ouvertures vitrées et à l'intérieur même. Les différents espaces communiquent largement et permettent une circulation aisée pour les enfants qui peuvent aller et venir selon leurs envies ou leur curiosité. Des parents associés Le soucis de respecter au mieux les rythmes des enfants implique que les journées ne soient pas découpées strictement ou arbitrairement. Quatre chambres permettent des siestes à la carte qui ne soient pas perturbées. De manière générale, les enfants ne sont jamais divisés dans leurs activités selon des critères d'âge ou autres car il est important que chacun apprenne les rudiments essentiels de la vie en communauté. Les membres de l'association se veulent aussi peu directifs que possible pour laisser aux enfants toute latitude pour faire leurs expériences personnelles et collectives et pour apprendre à se connaître et à vivre ensemble, à partager et à se respecter. Une fois par semaine, une personne extérieure vient contribuer à l'éveil musical des enfants. Les parents sont associés à la vie de la crèche, ne se contentent pas de venir y déposer ou reprendre leurs enfants à heure fixe. Fidèles à leur désir de responsabilité collective et de partage des tâches, les membres de l'association persistent à rejeter toute idée de hiérarchie et de spécialisation. L'équipe est mixte (cinq femmes, cinq hommes), les salaires identiques pour tous (quel que soit le degré d'ancienneté); tout le monde partage et s'occupe de tout, pédagogie, ménage ou gestion.













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.. et qui défend toujours la mixité de l'équipe, la gestion collective, la non hiérarchie des tâches et des salaires, la souplesse de fonctionnement, la mixité sociale, et le respect des rythmes de vie et d'apprentissage des enfants, dans un cadre qui favorise l'expérience personnelle et le développement de l'autonomie.


octobre 2001 (Le Progrès)
« Equal », une crèche autogérée
L'ASSOCIATION «Equal», située au sein de l'hippodrome de Parilly, pratique le multi-accueil : c'est à la fois une crèche et une halte-garderie, qui fonctionne sur un système autogéré. Créée en 1971 à la faculté Lyon Il sur les quais du Rhône, elle est depuis 1996 implantée à Bron. D'une capacité de 24 places, elle accueille essentiellement des enfants à temps partiel, soit une soixantaine par semaine. Les places sont attribuées pour moitié aux habitants de Bron et pour la seconde moitié aux étudiants et personnels de la faculté Lyon II. Sa particularité repose en effet sur un mode de gestion autogéré. Selon Régis Humbert, éducateur de jeunes enfants «au sein de l'équipe permanente, il n'existe pas de hiérarchie, il y a égalité des salaires, aucune spécialisation des tâches. C'est-à-dire que les tâches administratives, éducatives, change d'enfants, repas, sommeil, ménages sont assurés par chacun au moment opportun». Seule la cuisinière assurant les repas est à un poste permanent. Autre particularité, la mixité de l'équipe composée de 11 permanents, soit 5 hommes et 5 femmes et une directrice. La majorité travaille à temps partiel pour un meilleur accueil des enfants: à 11, les éducateurs de jeunes enfants se partagent 7 plein temps et demi.
Le projet éducatif d'«Equal» le précise d'ailleurs: «La mixité des permanents existe depuis la création de la crèche halte-garderie, précédant en cela les textes officiels. L'absence systématique de toute présence masculine auprès d'un enfant pendant une grande partie de sa journée et donc de sa vie nous apparaît comme un manque fondamental dans l'établissement de sa personnalité».
Quant aux activités, elles s'orientent vers une approche de la vie quotidienne des enfants, dans un cadre où le rythme individuel et l'évolution de chaque enfant est pris en compte. D.J.













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Après 6 ans sur le nouveau site
Le bilan du déménagement est très positif quant à la qualité du nouveau lieu d'accueil, et la mixité sociale dont rêvait les créateurs de l'association est maintenant bien réelle.
Cette solution laisse cependant sans moyen de garde approprié étudiants et personnels du site Centre-Ville de l'Université Lumière.


11 janvier 2003 (Le Progrès)
La crèche Equal s’agrandit
La crèche associative, apparue en 1996 à Bron, va enfin gagner
les quelques mètres carrés tant espérés depuis son implantation.
Ils seront consacrés à l'aménagement d'un bureau afin d'effectuer confortablement la gestion administrative.
« Sans cette crèche je n'aurai jamais pu continuer mes études ».Etudiante en maîtrise de psychologie sur le campus de Bron, la maman du petit Jordan qui gambade devant elle n'a qu'a traverser la route pour aller chercher son fils à la crèche Equal (Enfants des quartiers et de l'université de l'agglomération lyonnaise). Après avoir été implantée pendant 25 années dans l'enceinte de l'université Lyon 2 sur les quais Claude Bernard à Lyon, la crèche s'est installée en 1996 dans un local proposé par la société des courses, à l'intérieur de l'enceinte de l’hippodrome de Bron Parilly. Le système de roulement de l'établissement, équipé pour accueillir 24 enfants, propose finalement une cinquantaine de places réparties à parts égales entre les enfants d'étudiants, du personnel de l'université et les bambins brondillants.
Un lieu providentiel
Quand on connaît les difficultés rencontrées par les jeunes parents pour obtenir une place en crèche, ce lieu d'accueil apparaît comme providentiel pour beaucoup. «Je ne sais pas comment j’aurais fait si je n'avais pas eu cette possibilité. Un enfant lorsqu'on travaille, ce n'est pas simple et plutôt cher!» reconnaît Désiré, membre du personnel technique de l'université qui vient chercher son petit Mathias âgé d'un an. Mais si les enfants bénéficient de quatre chambres séparées pour la sieste, le réaménagement des locaux en crèche confortable s'était effectué au détriment d'un espace administratif. A l'intérieur de l'établissement, une petite salle vitrée consacrée, à l'origine, à la gestion administrative, s'est peu à peu improvisée en lieu à tout faire. Aussi, la présence d'un bureau s'est de plus en plus fait ressentir. «Nous n'avons pas d'endroit pour discuter avec les parents sans la présence de l'enfant, pour gérer le travail administratif» explique Daniel, un employé penmanent, un bébé dans les bras. «Cet agrandissement a été envisagé dès l'implantation de la crèche à Bron, il y a six ans.» La mairie de Bron a donc inscrit les travaux au programme de 2003 ainsi que la rénovation de l'installation de chauffage.













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1981 : Baisse des subventions de la part de l'université

20 février 1981 (Le progrès)

Budget de l'université en baisse... Le conseil n'accorde que 6 mois de subvention.
Le président de Lyon 2 annonce "un désengagement progressif mais inéluctable de Lyon 2 et voudrait que la structure d'accueil devienne commune avec les hopitaux St Luc et St Joseph et l'institut Pasteur.
Ces établissements se récusent, et les membres de l'association se mobilisent :
- distribution de tracts
- manif et inscription symbolique de tous les enfants dans la crèche la plus proche
- autre action symbolique : parents et permanents emmènent les enfants jouer dans les couloirs de la Présidence de Lyon II pour préfigurer l'absence de lieu de garde.
Lyon 2 doit accorder une rallonge. La Ville de Lyon et le Conseil Général du Rhône apportent également un début d'aide financière.
La crèche de Lyon Il devra-t-elle fermer ses portes?
Crèche equal université lyon Emmitouflés jusqu'aux oreilles, ils ont participé à la première “manifestation” de leur vie. Pas le moins du monde émus. Confortablement installés dans la poussette ou le landau, ou sur les bras de papa ou de maman, ils n'en avaient pas pour autant oublié tout ce qui donne du sel à l'existence: le pouce dans la bouche ou le biscuit pour la route. Certains en ont profité pour faire un petit “ somme ”, c'était toujours ça de gagné!
S'ils sont descendus dans la rue avec leurs parents, c'est bien parce que l'existence de la crèche de Lyon II apparaît pour le moins compromise. Et par là-même l'emploi de cinq personnes.
Tout a commencé à la rentrée 81. Le président de Lyon II, M. Lucas, fait part à la directrice de la halte-garderie, des “ graves préoccupations de l'université en ce qui concerne son propre budget, qui sera en augmentation, en francs courants, de moins de 1 % ”. Conséquence à très court terme: alors que Lyon II finance à 80 % le fonctionnement de cet équipement, il est clairement dit que l'université, dès 81, ne poursuivra plus entièrement son effort financier dans “une activité qui n'entre pas dans ses missions fondamentales ”. À plus long terme, le président Lucas ne cache pas qu'il faut envisager “ un dégagement progressif mais inéluctable ” de la part de l'université. En d'autres termes, la halte-garderie, installée au sein même de la fac, risque de faire presque exclusivement les frais d'une politique d'austérité que Lyon II n'a pas voulue évidemment.
En face, le personnel de la halte-garderie estime avoir fait la preuve de son utilité depuis 1971, puisque quarante familles utilisent régulièrement ses services Les étudiants, les enseignants, le personnel de Lyon II y placent leurs enfants, contre participation financière. Il estime aussi avoir fait preuve de son originalité - horaires souples très adaptés à la demande, participation souhaitée et effective des parents à la bonne marche de l'établissement, présence d'un personnel mixte, etc.
Si bien que cette halte-garderie est devenue le “terrain de stage” favori pour les étudiants de psychologie pratique, de l'école de sages-femmes, etc.
On estime enfin fonctionner “au moindre coût” en se contentant d'un budget total de l'ordre de 260 000 francs.V Bref, on ne comprend pas. Et on prend les devants sans attendre le vote du budget de l'université le 6 mars prochain En allant “symboliquement” inscrire les bébés, menacés d'être exclus de la Fac, à la crèche municipale la plus proche, place Jean Macé, qui affiche complet pour deux ans. En délégation. Puisque les financeurs éventuels qui pourraient prendre le relais de Lyon Il se sont jusqu'à présent récusés.













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1983 : “Nouvelles inquiétudes” quant à la quote-part de Lyon II !


3 mars 1983 (Lyon Matin)
Depuis le début des années 80, le montant de la subvention universitaire qui reste la principale ressource ne suit pas l'augmentation des coûts. Celle-ci ne couvre plus que la moitié des dépenses... Les déficits s'accumulent.
En juin l'inspection du travail autorise le licenciement du personnel. Les membres de l'association se mobilisent:
- conférence de presse et intervention au sein du C.A. de Lyon II
- occupation du conseil d'université
- occupation du standard
- nombreuses interventions auprès des décideurs politiques
- distribution de préservatifs au sein de l'université, accompagnée du slogan "faites des études, pas des enfants!"
Un accroissement des aides de la Ville de Lyon et de la CAFAL permet d'annuler les licenciements.
L'action de l'association permet la signature d'un accord pluri-annuel qui apporte plusieurs années d'embellie financière.
Ces années seront mises à profit
- pour intensifier la vie associative : bourses aux jouets et aux vêtements, achats groupés, journal des parents, début des séances d'éveil musical.
- et, l'assurance de la pérennité aidant, pour obtenir des aides à l'amélioration des locaux : création d'une mezzanine et d'une deuxième chambre, aménagement du jardin.

Nouvelles inquiétudes pour la halte-garderie de Lyon Il


Créée en 1970, la halte-garderie de l'Université Lyon Il est l'un des rares équipements existant dans le cadre universitaire, 17 enfants s'y retrouvant matin et après-midi. Une cinquantaine d'enfants (du personnel de service ou d'étudiants) la fréquentent. 7 personnes, occupant des 4/3 temps plein, constituent l'encadrement. L'an passé, la halte-garderie avait obtenu 35 000 francs du conseil général et 15 000 francs de la municipalité de Lyon. On se trouve, à l'heure actuelle, dans une position des plus délicates. Le conseil d'administration a fait récemment savoir que les subventions seraient plafonnées et qu'il n'y aurait pas de rallonge possible. En augmentation de 2 % par rapport à l'an dernier, soit 236000 francs, le budget est constitué pour 98 % des salaires et des charges. Il est donc parfaitement incompressible. Compte tenu de toutes les subventions escomptées, il faut encore trouver 100 000 francs pour que cet équipement continue à fonctionner. Rendez-vous probable le 25 mars, date à laquelle le conseil d'administration de Lyon Il doit se réunir et voter son budget. P.P.T.

Avis: la halte-garderie de Lyon Il cherche 100 000 francs


Crèche equal université lyon Cette année encore, la halte-garderie de l'université Lyon Il se pose de sérieuses questions quant à son avenir. « Nous avons des problèmes pour boucler notre budget 83. Il nous faut trouver 100 000 francs pour assurer le fonctionnement jusqu’à la fin de cette année scolaire. »
Le personnel, mais aussi les parents, s'inquiètent. En cette période pré-électorale, où les équipements pour la petite enfance occupent une place importante dans tous les programmes de tous les candidats, cette structure devra-t-elle fermer ses portes et clore une histoire pourtant fort intéressante?
Voici l'histoire. C'est en 1970 que la halte-garderie de Lyon II se met en place, l'une des rares existant dans le cadre universitaire. En 1976, l'association loi 1901 C.A.E.L. 7, liée par une convention à Lyon II, prend en charge la gestion de l'établissement. Ouverte du lundi au vendredi, de 7 h 30 à 19 heures, sans interruption, elle accueille les petits (jusqu'à 3 ans) du personnel et des étudiants de l'université Lyon 2. Sept personnes occupent 4,3 plein temps et assurent l'accueil, l'animation et l'entretien du lieu. Ici, pas de hiérarchie de salaires et la mixité du personnel est de règle. D'ailleurs la halte-garderie respire la santé ; et ce n'est pas simplement une expression mais une réalité. Il suffit d’aller voir! Et de nombreuses écoles l'utilisent comme terrain de stage.
« Elle fonctionne à 87,5 % de ses possibilités, contre une moyenne de 63 % pour l'ensemble des haltes-garderies du Rhône », remarquent les animateurs.
Stabilité de fonctionnement, stabilité de la fréquentation, mais totale instabilité des ressources fixes de l'association.Ces ressources sont constituées par la participation des parents, bien sûr, d'une participation de la C.A.F.A.L., en plus du budget alloué par l'université Lyon II.
Cette dernière subvention représentait, en 1976, 75 % des revenus. Suite à la réduction des budgets universitaires en 1982, elle tombe à 63,2 %. Mais cette année-là, après de nombreuses démarches, l'association obtient 34 915 francs du conseil général du Rhône et 5000 francs de la municipalité de Lyon.
1983 ne s'annonce pas rose. La subvention de Lyon II ne couvrirait que 54,4 % du budget prévisionnel. Aucune rallonge n'est envisagée. « Nous n'avons aucune assurance quant à la reconduction des subventions du conseil général et de la ville de Lyon, et elles seront de toute façon insuffisantes pour maintenir l'existence de la halte-garderie... Il nous faut trouver 100 000 francs, concluent les responsables.»
Des démarches ont été faites auprès de M. Gérard Collomb, de Mme Simone André. Mais aussi à la Fondation de France, au C.R.O.U.S., à la M.N.E.F. Mais là pas encore de réponse. L'université interviendra-t-elle auprès du ministère de la Fonction publique et du ministère de l'Education nationale? L'association attend le prochain conseil d'université, soit fin mars.
3 mars 1983 (Le Progrès)













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1987 : Le désengagement total de l'université est programmé

10 juin 1988 (L'Humanité)
Baisse en 88, suppression pour 89, voilà le programme!
Une convention de financement signée pour 6 mois seulement pour une fermeture fin juin 1988.
Pendant toute une année, campagne de presse, information des membres du C.A. de l'université et négociation avec la ville, permettent d'arriver à un accord de parité entre les subventions de Lyon II et de la Ville de Lyon.
L'obtention du double agrément (halte/garderie et crèche) contribue à ce retournement de situation.
... à nouveau trois ans et demi de sécurité mis à profit pour faire des aménagements grâce à des financements spécfiques obtenus après d'intenses recherches effectuées par les membres de l'association :
- déplacement d'une chambre après attribution d'une pièce, supplémentaire, pour créer un coin bébés et agrandir l'espace jeux,
- rééquipement de la cuisine et du coin changes,
- sécurisation et nouveaux jeux pour le jardin.
Mais la stagnation des financements Ville et Université et un désengagement progressif du département qui cesse de financer les crèches au profit de la formation des assistantes maternelles épuisent les réserves de trésorerie del'association.
... qui peut cependant fêter avec soulagement ses 20 ans !
Lyon- II alerte les bébés
LA CRECHE-U DEVAQUEE
Le président Cusin remet en cause la participation de l'université au fonctionnement de la crèche qui accueille les enfants du personnel, des enseignants et des étudiants
Au secours, Devaquet revient. Du moins la sélection à l'université rentre-t-elle par d'autres portes. Celles, notamment, de la crèche de l'université Lyon-II, au 18 du quai Claude-Bernard, à Lyon... qui, par les caprices de l'austérité, pourrait bien lâcher les bébés prochainement.
Soyons sérieux. Devaquet n'est plus là, l'austérité si. Selon l'association des parents, étudiants ou enseignants et personnels, qui gère la halte-garderie depuis de nombreuses années, l'université et son président auraient l'intention de dénoncer le contrat social qui les lie. M. Cusin ne serait, en effet, plus disposé à apporter l'aide nécessaire au bon fonctionnement de l'équipement.
La crèche de Lyon-II était ouverte en 1971. Au départ, les frais et la gestion étaient couverts pour partie par l'Etat, pour partie par l'université, comme cela reste le cas dans plusieurs villes. À Lyon-II, cette logique a commencé à être cassée en 1976, année où l'université s'est dégagée de la gestion, la confiant à l'association et lui versant l'équivalent des salaires des personnels. Des parents qui n'étaient pas malheureux qu'il en soit ainsi et tiennent aujourd'hui à souligner «le caractère innovant de cette crèche» avec leur participation active, une équipe mixte d'éducateurs, une souplesse de fonctionnement qui permet d'optimiser la capacité d'accueil. « Et, disent-ils, il faut surtout retenir qu'elle permet, chaque année, d'accueillir temporairement une soixantaine d'enfants, assurant leurs parents de trouver un mode de garde sur leur lieu de travail et d'achever des études qui auraient dû être interrompues, faute de place dans les autres crèches.»
Que veut M. Cusin, le président? Réduire sa participation. Pour l'association, il y aurait dans l'air une redéfinition du budget social de l'université vers d'autres objectifs. Lesquels? Bien difficile à dire. Les parents ne craignent pas, en tout cas, d'affirmer que la volonté est de supprimer la crèche. Et ils ont de bonnes raisons de le faire, depuis quelque temps.
En effet, mis dos au mur, les parents viennent d'obtenir d'autres participations financières, celle des allocations familiales, celle de la mairie de Lyon, notamment. La ville de Lyon, par la voix de Mme André, adjointe chargée des affaires sociales, est prête, pour sa part, à mettre 120.000 francs dans la corbeille, mais à condition que l'université en fasse autant. Le montage serait alors le suivant: 120.000 francs de la ville de Lyon, 120.000 francs de l'université, 125.000 francs des parents, 172.000 francs de la CAFAL, 30.000 francs du conseil général. Resteraient à trouver quelque 40.000 francs. Un montage qui est du domaine du possible, voire de l'indispensable. Or, selon l'association, M. Cusin n'aurait de cesse que de le faire capoter. Bien que, dans ce cas, la participation de l'université soit en diminution, il ne veut pas en entendre parler. Vous avez dit bizarre?
Mais les parents n'ont pas dit leur dernier mot. II y a de l'intervention dans l'air, d'ici au 24 juin où, selon le président, le conseil de l'université devra régler définitivement le problème.
Guy Leduc













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1991 : 20 ans et toujours là

14 juin 1991 (Lyon-Matin)
Sous les pavés: la crèche Pas de plage au cœur de l'Université Lyon II, mais un îlot a survécu aux vagues de 68 : la crèche estudiantine fête ses vingt ans
«Soyons réalistes, demandons l'impossible » proclamaient les étudiants de la génération 68. À Lyon Il, l'impossible était de disposer d'une crèche pour les étudiants parents et après de sauvages occupations de locaux, l'accouchement s'est opéré dans les règles puisque l'agrément de la D. D. A. S. S. était définitivement accordé en 1971. Au 18 quai Claude Bernard, les enfants babillent depuis vingt ans. Aujourd'hui, dix-huit gones peuvent être accueillis dans la structure mixte crèche – halte-garderie sous l' œil des six permanents salariés de l'association de gestion, le Centre d'activités pour enfants de Lyon 7è, composé par les étudiants parents et des permanents. La crèche reçoit quinze petits et la halte-garderie trois, mais le mercredi la part léonine est réservée à la halte-garderie afin que les enfants scolarisés puissent être accueillis. Jour de fête que ce mercredi où les gones de quatre ans peuvent se mêler aux petits de trois mois à trois ans. Au total, trente-cinq enfants sont inscrits avec une possibilité d'accueil de sept demi-journées maximum par semaine. Depuis vingt ans, l'allure des locaux a changé: on dispose aujourd'hui de quelque 100 m2 bien équipés pour les enfants d'étudiants ou du personnel de Lyon II. Trois petits dortoirs, de grands espaces de jeux non clos où chacun peut trouver le coin qui lui convient, faire la dînette dans la cabane de bois ou discuter entre grands dans la mezzanine. « L'esprit pédagogique du début, lui, n'a pas changé, affirment les permanents du C. A. E. L. nous voulons avant tout respecter les rythmes propres et individuels des enfants» . Pas de séances "pot" imposée, les enfants vont à la selle quand ils ont envie, dorment quand ils ont sommeil; pas de programme de journée systématique, on écoute les demandes des bambins: écouter de la musique, raconter des histoires, faire des rondes etc. L'heure des repas est quand même fixée à 11 heures autour de la table ronde: on ne fait pas directement la cuisine mais on chauffe les repas préparés par les parents. Le prochain aménagement sera sans doute la création d'un accès direct au petit jardin qui s'étend sous les fenêtres. Les bâtiments étant classés, pas question de casser pour faire une grande porte mais on songe à un petit module ludique unissant escalier et toboggan. Un petit projet à réaliser à plus ou moins long terme puisque le C. A. E. L. fonctionne actuellement avec un budget de 600 000 francs - subventions de Lyon Il, de la Ville de Lyon, du Conseil général, de la Caisse d'allocations familiales et prix de la journée à la charge des parents. Les enfants n'ont pas à se plaindre et les parents qui ont la chance d'avoir une place non plus: la liste d'inscription pour la rentrée prochaine comporte déjà soixante-dix noms! La demande est forte et les capacités inextensibles, mais une telle structure est déjà une aubaine pour les étudiants, professeurs et personnel de Lyon Il: les autres universités de Lyon n'ont pas la pareille et les exemples français de crèches estudiantines se comptent sur les doigts d'une main.
18 août 1991 (Le Progrès)

Distinction à la crèche universitaire


L'association CAEL 7 (Centre d'activités des enfants de Lyon 7e) fête ce mois-ci ses vingt ans. La halte-garderie, gérée depuis avril 1976, comprend une équipe de permanents mixtes, avec trois hommes et trois puéricultrices (puériculteur fait sourire) pour s'occuper des tout-petits. Mme Marie-Chantal Desbazeille, maire d'arrondissement, a décerné la médaille d'argent de la ville au président de l'association pour la crèche halte-garderie de l'Université Lumière Lyon 2. Un vin d'honneur réunissait les invités autour de MM Broyer, vice-président de l'Université Lumière, et Gelin, secrétaire général de l'Université.













Crèche equal université lyon

1992 : Nouvelle remise en cause!

14 mai 1992 (le Progrès)
Deux semaines avant le début de l'exercice,l'université annonce brutalement une nouvelle baisse de 30% de son financement... Cette baisse s'accompagne d'un refus de prolonger la mise à disposition des locaux.
Prommesse est faite d'une rallonge budgétaire contre un relogement par la Ville de Lyon. La Ville s'y refuse, les parents s'y opposent:
- en avril, installation de la garderie sous une tente dans la cour d'honneur de Lyon II pour symboliser cette mise à la rue,
- installation de larges calicots sur la grille et sur le toit de la grande coupole,
- en mai, occupation nocturne des locaux après une fête en soirée,
- grande pétition auprès des étudiants et des personnels.
Toutes ces actions trouvent un large écho dans la presse régionale et nationale, sur les antennes des radio locales et de France-Inter, dans les actualités télévisées locales.
Une nouvelle fois, un accord sera trouvé : La ville de Lyon augmente sa participation, l'université continue à héberger la crèche. Au cours des années qui suivent, un équilibre précaire est maintenu, grâce à des aides ponctuelles du Rectorat et du Conseil Général.
Au cours de l'année 95, une solution de déménagement près du campus de Bron s'amorce. Dix-huit mois de discussions et de mise en forme du projet permettent d'envisager sereinement l'avenir :
- la Commune de Bron assure le relai de la Ville de Lyon dans le cadre d'un “Contrat Enfance” signé avec la Caisse d'Allocations Familiales de Lyon;
- des locaux sont fournis par la Société des Courses de Lyon dans le Parc Départemental de Parilly. Cette mise à disposition fait l'objet d'un “troc” original : la Ville de Bron finance un Centre de Loisirs pour enfants de 4/10 ans les jours de courses hippiques, l'association en assure le fonctionnement et la gestion !

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR


Une nuit d'action pour une crèche
Pour obtenir des subventions plus conséquentes, les parents et salariés de la crèche de Lyon Il ont passé la nuit dernière sur place « Oui nos enfants resteront dans l'université!». C'est sous ce slogan qu'ont, non pas manifesté, mais passé la nuit dernière (!) les permanents et parents de la crèche de l'université Lumière. Faire un barbecue nocturne avec musique à tue-tête dans les jardins de Lyon Il, puis non pas faire un banal sit-in mais s'installer pour la nuit est une façon originale de protester contre l'insuffisance des subventions accordées par l'université.
Cette subvention se monte à 25 000 francs, alors que ces trois dernières années, elle était de 120 000 francs. Et si la crèche Cael 7 (centre d'activité des enfants de Lyon 7ème) qui fonctionne en association, n'obtient pas une subvention plus substantielle, elle se verrait dans l'obligation de fermer ses portes dès juin prochain.
Daniel Mathieu, permanent de la crèche, admet que « depuis le début du conflit (voir Progrès des 1er et 8 avril), il y a une amélioration: le prêt des locaux par l'université qui a été pendant un temps menacé d'être supprimé, n'est plus remis en question ». Cette crèche qui accueille les enfants du personnel et des étudiants de Lyon Il depuis 1970, offre seulement dix-huit places, dont quarante enfants peuvent bénéficier à temps partiel. Et déjà cent enfants sont sur liste d'attente pour la rentrée prochaine. Aussi les six salariés du Cael soutenus par les parents ont l'intention de poursuivre leur mouvement protestataire tant qu'ils n'auront pas obtenu gain de cause, et surtout d'argent pour la survie de leur crèche.













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LA CRECHE SERA-T-ELLE SAUVAGE ?

octobre-novembre 1970 (Lyon-Université, édité par l'Agel-UNEF)
L'HISTOIRE DE LA CRECHE DE LYON commence à la Fac des Lettres, quai Claude Bernard, en février dernier, durant la grève.
Dans la lignée des actions menées à Paris (Censier, Vincennes, Beaux-Arts, Nanterre) pour la création dans les facultés de "Centres d'Activités" pour enfants, un groupe d'étudiants lyonnais lance l'idée du C.A.E.L.7.: Centre d'Activités des Enfants de Lyon 7è arrondissement.
L'absence de crèches et de haltes-garderies est un scandale: En France pour 4 millions d'enfants de 0 à 4 ans, il y a 562 crèches offrant 24.000 places. Dénoncer la politique du gouvernement en matière d'équipements collectifs est la motivation première de notre action: pour la bourgeoisie, cette politique de pénurie présente un double intérêt: - économie directe, surtout en période "difficile".
- sujétion, maintien de la femme au foyer (ce qui résorbe le chômage, contraint les gens à l'isolement et les pousse à chercher des solutions individualistes.)
En ce qui concerne le 7è arrondissement où se trouve la Fac des Lettres, il n'y a qu'une crèche de 23 places et une halte-garderie de 30 places. Après une Assemblée Générale le 12 mars 1970, une Association régie par la loi de 1901 a été formée pour la création du C.A.E.L.7.
QUELS SONT LES PRINCIPES DEFENDUS PAR LE C.A.E.L.7 ?
- gestion du Centre par les parents et le personnel qualifié.
- ouverture au quartier: il ne nous intéresse pas de nous battre pour la création de centres modèles destinés à quelques favorisés.
- gratuité.
- refus d'une hiérarchisation du personnel, ce personnel étant choisi par l'Association.
- possibilité pour les parents:
. d'amener et de reprendre leurs enfants à n'importe quel moment entre 7 et 20 h.
. de participer, suivant leur temps disponible aux activités des enfants.
- éducation assurée par des hommes (éducateurs, instituteurs) et des femmes qualifiés (l'éducation enfantine n'étant pas le domaine réservé de la femme.)
Nous ne nous imaginions certes pas que de tels principes "révolutionnaires" puissent être acceptés dans le cadre des structures actuelles de la société. Cependant, nous avons tenu à épuiser d'abord, sans nous faire illusion, les moyens légaux dont nous disposions. Pendant 8 mois de vaines démarches, nous nous sommes heurtés aux autorités administratives (attentes prolongées, mais patientes, devant des bureaux, faux rendez-vous, lettres sans réponses, politique du pourrissement, politique du ping-pong : chaque "autorité" se déclarant incompétente et nous renvoyant à une autorité supérieure). C'est ainsi que nous avons "valsé" du bureau du Président du Conseil de Gestion à celui du Médecin Inspecteur Conseiller Technique, en passant par l'adjoint du Maire du 7è arrondissement, le Directeur du C.R.O.U.S., le Recteur, le Maire de Lyon jusqu'à Melle Dienesch, Secrétaire d'Etat à l'Action Sociale.
ET MAINTENANT OU EN EST LE C.A.E.L.7 ?
Début septembre, le C.A.E.L.7 reprenait ses permanences à la Fac des Lettres. La situation n'ayant pas évolué depuis juillet, le C.A.E.L.7. commence une propagande : une Assemblée Générale est annoncée pour le 15 octobre 16 h. Salle des Actes, Fac des Lettres, pour envisager des moyens de pression plus efficaces (occupation éventuelle)
C'est alors que nous apprenons que le Médecin Inspecteur Conseiller Technique de l'Académie a élaboré (sans nous) un projet d'aménagement de l'ancienne perception universitaire qui dépend du rectorat. Il s'agirait d'une halte-garderie "de dépannage" pouvant accueillir 20 enfants, enfants d'étudiants exclusivement. Il reste au Conseil de Gestion à voter le projet et à décider qui rémunèrera le personnel prévu dans le projet (2 puéricultrices et 1 jardinière ).
Si ce projet aboutit réellement, le C.A.E.L.7 ne peut que se réjouir de cette brèche ouverte après tant de résistance ; faire admettre dans les faits le principe d'un Centre pour les enfants à la Fac est déjà important. Cependant, la position de l'Association par rapport au projet doit rester claire : cette "halte-garderie" ne ressemble que de loin au projet initial. Nous ne soulignons que 3 points essentiels :
- nous avons besoin d'un "Centre" d'enfants (crèche, halte- garderie et jardin d'enfants jumelés). Ce Centre permettrait d'associer la garde des enfants et des activités éducatives.
Il ne nous intéresse pas de parquer nos gosses comme un troupeau dans un pré.
- nous réclamons l'ouverture du Centre aux gens du quartier. Tout apport des habitants du 7è arrondissement renforce notre position dans la lutte.
- l'administration se garde d'évoquer la question de l'autogestion.
A la suite de l'assemblée générale du 15 octobre, il a été décidé qu'une délégation d'étudiants du C.A.E.L 7 serait envoyée au conseil de gestion du lundi 19 octobre chargé d'étudier la question de la crèche.
Le conseil de gestion a voté les crédits nécessaires pour l'aménagement des locaux. En revanche, le problème de la rétribution du personnel est resté pratiquement en suspens. Le conseil de gestion a adopté une motion qui charge le président de négocier auprès du CROUS comme auprès des services du ministère de l'Education Nationale pour obtenir les 3 postes budgétaires nécessaires pour l'ouverture de la crèche. Rien n'est encore décidé mais il semble cependant, et c'est un point important, que le personnel proposé par les étudiants, sera accepté.
Il ne faut pas chanter victoire, mais nous avons "un pied dans la place" et cela est essentiel pour faire démarrer une action de masse sur ce problème durant l'année 70 - 71.













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1973 : Lutte pour le paiement des salaires et l'agrandissement des locaux

25 mai 1973 (Le Progrès)
A ses débuts, l'association a obtenu l'ouverture d'une garderie gratuite pour les enfants des étudiants et personnels de l'Université Lyon 2, avec un encadrement mixte non hiérarchisé et choisi par elle.
Fin 1974, le Président de l'Université, afinde bénéficier des prestations de service de la Caisse d'Allocations Familiales décide d'en appliquer le barème de participation. C'est la fin de la gratuité.
En 1976, il décide de transférer la gestion de l'équipement à l'association qui l'a créé moyennant le financement de trois postes et demi. Les membres de l'association ne se doutaient pas des perpétuels problèmes qu'ils allaient devoir affronter: à chaque nouveau président de l'université, une nouvelle remise en cause de l'existence de la crèche, des problèmes de financement ...

La bibliothèque universitaire transformée en halte-garderie !

Ce n'était pas, hier, la révolte des joujoux, mais presque: des enfants qui n'étaient pas d'âge scolaire jouaient à la bibliothèque universitaire du quai Claude Bernard. Transformés bien malgré eux en grévistes, l'espace d'un après-midi, ces bambins protestaient par leur présence insolite contre le manque de garderie, ou du moins l'insuffisance des gardiennes et des locaux mis à la disposition des étudiants parents.
Le 1er Janvier 1970, ces jeunes parents avaient obtenu du conseil de l'université Lyon II des crédits pour 3 jardinières d'enfants et des locaux dans les bâtiments du quai Claude Bernard. Une grève, en décembre dernier, avait quelque peu augmenté l'aide de l'université: un poste budgétaire de 500 francs par mois avait permis de faire appel à un vacataire qui vient désormais travailler 8 heures par jour mais ne peut être payé que 4 heures...
Or,il y a 200 enfants inscrits et la moyenne de fréquentation est d'une trentaine par jour. Des locaux voisins de l'actuelle garderie pourraient être mis à la disposition des bambins, mais il faudrait des crédits pour les aménager. Il faudrait également que la quatrième jardinière soit payée à temps plein.
À part la garderie de la cité universitaire Saint-Irénée, prise en charge par le Centre Régional des Œuvres Universitaires, celle du quai Claude Bernard (née d’ailleurs d'une initiative sauvage des étudiants) est la seule à Lyon. La revendication des parents étudiants et d'une partie du personnel de l'université est donc « une crèche gratuite pour tous ». Faut-il préciser que l'université n'a aucun crédit prévu pour ce genre d'équipement et que la municipalité ne s'occupe pas de l'enseignement universitaire?
Dans un communiqué, le personnel et les parents de la halte-garderie de l'université Lyon II précisent notamment: « c'est intolérable que les organismes sociaux responsables ne se sentent pas concernés par le fonctionnement de ce service dont ils sont unanimes à reconnaître l'utilité. Il suffirait pourtant d'un effort financier très modeste pour améliorer considérablement les conditions d'accueil de nos enfants. Nous sommes donc décidés à poursuivre notre action jusqu'à ce que des conditions décentes soient accordées.»